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dimanche 6 mars 2011

Indignation au royaume de la soupe : l’identité chinoise noyée dans l’aileron de requin

Cette semaine, pour la revue des popotes du web, le NY Times nous édifie. On se souvient en France des manifestations de soutien aux fromages pourris et qui puent. Un pays entier s’était alors levé contre l’abjection hygiéniste bruxelloise. Le foie gras aussi, malgré tous les assauts de Roger Moore, résiste.
De même, à San Francisco, la communauté chinoise entre en ébullition. L’heure est grave. Une loi, en passe d‘être votée, interdirait la consommation d’ailerons de requin.  Horreur , malheur !  une atteinte à l’identité culturelle chinoise.. Et d’aucun de comparer cette perspective au Chinese Exclusion Act de 1882, première loi restreignant l’émigration chinoise aux USA. En cause, la pratique cruelle et brutale qui dépouille les requins de leurs ailerons alors qu’ils sont encore vivants et n’ont ensuite d’autre issue que d’aller mourir au fond des mers. Dans une ville où le souci de l’environnement le dispute à la gourmandise, la controverse fait rage et trace une ligne de clivage entre la jeune génération plutôt favorable à l’interdiction et les plus vieux, arc-boutés sur la signification culturelle de leur héritage culinaire. Les dîners de famille sont chauds, tel celui relaté par Jennifer Cheung, 27 ans, designer industriel, qui a refusé de manger sa soupe et essayé en vain d’expliquer à son oncle, herboriste, l’importance de l’écosystème :  « Je viens d’une culture où la nourriture est très importante, mais le prix à payer pour un bol de soupe est trop élevé ». Le maire de San Francisco, Leland Lee, essaie de calmer le jeu : « La soupe d’ailerons de requins est dans notre culture depuis des millénaires. Il nous faut trouver un compromis entre l’environnement et la préservation de notre culture ».

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