On connaissait les omnivores, les carnivores, les anthropophages, les végétariens, les végétaliens. El Pais nous annonce l’avènement d’une nouvelle espèce, les flexitariens qui se définissent comme des végétariens flexibles, c’est-à-dire des végétariens qui mangent de temps en temps un peu de viande et de poisson. Concrètement au lieu d’inclure 300 g de viande dans une recette, ils en utilisent 80 g. Un site internet indique même les critères idoines permettant de recevoir l’estampille flexitarienne. Parfois, cette pratique peut aussi prendre une tournure horaire, comme pour cet adepte du régime VB6 (Vegan Before 6) : avant 18 h il est végétarien ; après, il est omnivore.. Bien évidemment les flexitariens sont regardés avec un dédain non exempt de jalousie par les végétariens purs et durs car l’ingestion occasionnelle de viande est perçue comme une frivolité teintée d’inconséquence.
Pourtant nombreux sont ceux qui sont flexitariens sans le savoir. Les Romains, par exemple, étaient déjà flexitariens.
Les Romains avaient installé leur espace idéal dans une campagne organisée avec ordre autour des villes. Elle s’opposait à la nature vierge, non humaine, non civilisée et non productive. Agriculture, arboriculture - avec le trio blé, vigne, olivier - plus l’élevage des ovins, constituaient le pivot de l’économie et la base d’une alimentation dominée par les végétaux. Ceux-ci étaient accompagnés de pain, vin, huile, le tout complété d’un peu de viande et de fromage de brebis et de chèvre. Une différence radicale caractérisait les modes de production et les valeurs culturelles des « Barbares ». Celtes et Germaniques, habitués à parcourir les forêts du centre et du nord de l’Europe avaient développé une forte prédilection pour l’exploitation de la nature vierge et des terres incultes. Leur valeur alimentaire principale était la viande et le lait de jument avec ses dérivés acides.
La chute de l’empire romain signifia aussi l’abandon progressif du régime alimentaire romain. Nous assistons à son retour en grâce, porté par des valeurs totalement différentes, sous le vocable contemporain de ‘diète méditerranéenne’, récemment classé par l’UNESCO au patrimoine mondial de l’humanité. L’antiquité, est tellement tendance...
David Sykes |
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