Au temple du Bouddha de Jade, où une multitude de lotus en plastique (Vive la Chine moderne !) voisine des hordes de poissons rouges pour attirer la prospérité et le bonheur, Bouddha se manifeste aussi dans l’assiette puisque les moines y tiennent un restaurant végétarien. On repère sur la carte des plats aux noms intrigants et on commande :
- Raviolis de la bourse du berger
- Petis pains aux légumes du temple du Bouddha de Jade
- Fourmis qui montent à l’arbre
et aussi un ou deux plats très limpides: beignet de potiron et kumkwat, poulet du Sichuan que l’on sait fait avec du tofu.
Autant le dire tout de suite, le repas est sublime. Bouddha doit inspirer le cuisinier car nos papilles se pâment d’aise à chaque bouchée. Nous sommes tombés sur une grande table.
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Petits pains aux légumes du temple du Bouddha de Jade |
De plus nous mangeons des histoires édifiantes : en dégustant les raviolis de la bourse du berger nous devons nous souvenir qu'en suivant son troupeau, le berger ramasse, cueille et met dans sa bourse au cours de la journée des herbes qu’il mangera le soir. Il refuse de tuer les moutons et les chèvres pour les manger même s’il a faim. Du coup, on mastique le fourré de légumes différemment..
Nous nous régalons aussi de symboles bouddhistes : Les petits pains aux légumes du temple du Bouddha de Jade sont des petits pains à la pâte très fine, remplis d’épinards et pliés en forme de trigone, rappelant les stupas. Cuits, ils prennent une couleur transparente évoquant le jade très vert du Bouddha patron du temple.
In the Jade Buddha Temple, where plastic lotus (Long Life to Chinese Modernity !) pair with goldfish in order to attract prosperity and happiness, Buddha also shows up in the plates since the monks run a vegetarian restaurant there. On the menu we spotted dishes with peculiar names and we ordered them :
- Sheperd’s purse dumplings
- Jade Buddha temple vegetable bao zi
- Climbing ants onto the tree
We also ordered a few easily understandable dishes : pumpkin and kumkwat fried cake, Sichuan shredded chicken that we know is made of tofu.
The whole meal was georgeous. Buddha must inspire the cook because our palate was delighted by every single gulp. Actually we were in an outstanding restaurant.
In addition we ate instructive stories : when tasting sheperd’s purse dumplings, we must remember that all day long the sherperd follows his herd, collects herbs that he stores in his purse and will eat at night. He refuses to kill goats and sheep to eat them even if he is hungry. Knowing that we chewed the vegetable filling in a different way..
We also enjoyed Buddhist symbols : Jade Buddha temple vegetable bao zi are small light pastries stuffed with spinach and folded in a trigone shape, reminding us of stupas. When cooked, they have a green transparent colour that seems like the green jade of Buddha, the temple patron.
Les fourmis qui montent à l’arbre nous ont donné plus de fil à retordre mais nous nous sommes risqués aux hypothèses: au 6e siècle, un moine indien, Boddhidharma, arrive au temple de Shaolin en Chine. Après neuf années de méditation qu’il passe en contemplation face à un mur, c'est l'illumination... le moine se met à comprendre le murmure des fourmis et le chant des oiseaux. Il décide donc de transmettre sa nouvelle doctrine qui lie pratique martiale, thérapeutique et religieuse. Les nouilles agglutinées pas faciles à attraper avec nos baguettes ont-elles un rapport avec l’illumination de Boddhidharma ? Elles sont restées muettes à notre oreille... La Chine contemporaine retient une hypothèse beaucoup moins spirituelle et moins sensible à l’éveil. Ce plat, à l’origine non végétarien, se compose de vermicelles transparents assaisonnés d’une sauce mêlée de viande de porc hachée très finement. Lorsqu’on les mange, les vermicelles glissent des baguettes, même pour les Chinois, ce qui les fait ressembler à des lianes. Les morceaux de viande restés collés aux vermicelles évoquent les fourmis qui grimpent aux arbres par des lianes. Les 2 plats, végétariens ou non, sont aussi délicieux quelle que soit l’explication.
Ants that climb onto the tree are trickier and we tried to make assumptions : in the 6th century, an Indian monk, Boddhidharma, arrives at Shaolin temple in China. After 9 years of meditation spent in the comtemplation of the walll in front of him, he reaches enlightenment... The monk understands ants whispers and birds songs. He then decides to teach his new doctrine that combines martial, medical and religious practice. Do sticky noddles that are so difficult to catch with our chopsticks have a relationship with Boddhidharma‘s enlightenment ? They remained dumb to our ear.
Contemporary China puts forwards a far less spiritual hypothesis with little sensitiveness to enlightenment. Originally this dish is not vegetarian and consists in transparent vermicellis seasoned with a sauce made of fine-cut minced pork. When we try to catch them, vermicellis slip from chopsticks, even when Chinese do. They thus look like creepers. Meat cuts that stick to vermicellis remind us of ants that climb onto creepers to reach trees. The 2 dishes, whether vegetarian or not are both delicious whatever the explanation.
Vegetarian Restaurant, Jade Buddha Temple
170 Anyuan Rd, Shanghai