Nous portons un regard épicurien, décalé, amusé et urbain sur le fooding. Nous ne cherchons pas à sauver ni nourrir la planète. We cast an epicurean, quirky, joyful and urban eye over fooding. We do not aim at saving nor feeding the world.

mercredi 30 mars 2011

Pop-up restaurant : frite ambulante pour happy few

La mode a ses pop up stores, la gastronomie ses  pop-up restaurants. Ephémères, ils changent de lieu souvent. Un peu comme une baraque à frites  ambulante ? Tout à fait... mais en plus ils s’adressent à une clientèle sélective, chic forcément chic, et créent l’événement. Revue de quelques positionnements...

Le arty pop up
Le Pale Blue Door, initié par un scénographe, concocte des dîners de Buenos Aires à  Berlin  en passant par Valparaiso. Voiles et chandelles pour une  atmosphère théâtralisée.. A Londres jusqu’au 10 avril.

Le pop up  100 % marketing
Electrolux, fabricant suédois de cuisines, fait sa promotion en juchant sur des monuments ou des sites naturels son pop-up
restaurant. Celui-ci se compose d’une salle à manger pour 18 personnes et d’une terrasse de 180 m2 avec vue imprenable. Le premier dîner  est prévu dans le parc du Cinquantenaire à Bruxelles, le 1er avril, puis en Italie, Russie, Suisse et Suède.

Le country pop-up
Outstanding in The Field se définit comme un restaurant hors les murs dont l’ objectif est de reconnecter les convives avec la terre et d’honorer les cultivateurs locaux. Il organise ainsi des repas chez les producteurs, dans les vergers  ou dans des lieux improbables et parcourt les USA de mai à décembre. 


Bien évidemment on n'en a encore testé aucun puisque les dates sont à venir.. Avis aux gastronomes amateurs de pop up !

mardi 29 mars 2011

Vous connaissiez le risotto ?

Place au pâtotto, nouillotto, orgeotto, bléotto...
Des céréales légèrement soufflées à la poêle,
mouillées progressivement d'un bouillon
et accompagnées de ce que vous voulez.

Une inspiration: les pâtes à la schmoll.
Eh, oui!... de notre célèbre papi crooner national,
Eddy lui-même, dont la spécialité culinaire
réside dans l'accomodement des pâtes façon risotto.

Je pratique ce bonto italianisant depuis un certain temps.

Ce pourrait être un bon concept de restaurant.
Base de céréales, bouillon et accompagnements à choisir...à l'infini.

Avant de me lancer dans le céréalotto sucré, voici la dernière adaptation
d'hier soir:

L'orgeotto - topinambours, haricots plats, sésame

- 1 tasse à thé/personne de gruau d'orge
- 2 tasses à thé de bouillon (ici bouillon de légume bio)
- curcuma/coriandre
Faire griller l'orge dans un peu d'huile.
Verser le bouillon petit à petit jusqu'à ce que le gruau d'orge
ait bu la quasi totalité du liquide (mais pas tout, c'est meilleur pas trop sec)
Saupoudrer à mi parcours des condiments.



- 100 g de topinambours/pers
- 100 g de haricots verts/pers
- coriandre/estragon/sel de céleri
Par ailleurs, faire cuire séparés, à la vapeur topinambours coupés en dé et haricots verts.
Faire revenir le tout à la poêle dans un peu d'huile d'olive et assaisonner des condiments.

-20g de sésame.
Grillés. Cette légère torréfaction révèle mieux le goût.

Assembler dans une assiette chaude.


A servir avec un petit vin blanc fruité, type Viognier.

Bon appétit.

















Si les syndromes persistent, consulter un médecin

ou alors, arrêtez vous immédiatement au rayon confiserie de Harvey Nichols à Londres !


lundi 28 mars 2011

Les saucisses de Mr Singh

Miranda Bolter & Paul Currah

Le design culinaire fait merveille :  adieu emballage, place au descriptif apposé directement sur l’aliment. Tatouées à l’encre comestible, ces saucisses indiennes sont traçables du magasin au barbecue et reconnaissables même grillées ! 



dimanche 27 mars 2011

Du conceptuel à déguster


Le wallpaper magazine est consultable sur le web.
Allez faire un tour dans la rubrique lifestyle / artist's palate.
http://www.wallpaper.com/lifestyle/

Régulièrement, ce "so chic" magazine donne nappe blanche à des artistes contemporains.

Un met, une photo, une recette.

samedi 26 mars 2011




















Drôle de rencontre sous le ciel de Londres !

"Canteen" pour une cuisine britannique comme on l'aime ;-)

Eric

vendredi 25 mars 2011

Flexitarien, comme les Romains

On connaissait les  omnivores, les carnivores, les anthropophages, les végétariens, les végétaliens. El Pais nous annonce l’avènement d’une nouvelle espèce, les  flexitariens qui se définissent comme des végétariens flexibles, c’est-à-dire des végétariens qui mangent de temps en temps un peu de viande et de poisson. Concrètement au lieu d’inclure 300 g de viande dans une recette, ils en utilisent 80 g. Un site internet  indique même les critères idoines permettant de recevoir l’estampille flexitarienne. Parfois, cette pratique peut aussi prendre une tournure horaire, comme pour cet adepte du régime VB6 (Vegan Before 6) : avant 18 h il est végétarien ;  après, il est omnivore.. Bien évidemment les flexitariens sont regardés avec un dédain non exempt de jalousie  par  les végétariens purs et durs car l’ingestion occasionnelle de viande est perçue comme une frivolité teintée d’inconséquence.

Pourtant  nombreux sont ceux qui sont flexitariens sans le savoir. Les Romains, par exemple, étaient déjà flexitariens.

Les Romains avaient installé leur espace idéal  dans  une campagne organisée avec ordre autour des villes. Elle s’opposait à la nature vierge, non humaine, non civilisée et non productive.  Agriculture, arboriculture  - avec le trio blé, vigne, olivier -  plus l’élevage des ovins, constituaient le pivot de l’économie et la base d’une alimentation dominée par les végétaux. Ceux-ci étaient accompagnés de pain, vin, huile, le tout complété d’un peu de viande et de fromage de brebis et de chèvre.  Une différence radicale caractérisait les modes de production et les valeurs culturelles des « Barbares ». Celtes et Germaniques, habitués à parcourir les forêts du centre et du nord de l’Europe  avaient développé une forte prédilection pour l’exploitation de la nature vierge et des terres incultes. Leur valeur alimentaire principale était la viande et le lait de jument avec ses  dérivés acides. 

La chute de l’empire romain signifia aussi l’abandon progressif du régime alimentaire romain. Nous assistons à son retour en grâce, porté par des valeurs totalement différentes,  sous le vocable contemporain de ‘diète méditerranéenne’, récemment classé par l’UNESCO au patrimoine mondial de l’humanité.  L’antiquité, est tellement tendance...


David Sykes

 

mercredi 23 mars 2011

L'UNESCO se met à table






Depuis 2008, L' UNESCO inscrit sur la liste du patrimoine immatériel de l’humanité des pratiques culturelles aussi diverses et exotiques que le festival de lutte à l’huile de Kırkpınar (Turquie), le système normatif Wayuu, appliqué par le Pütchipü’üi (Colombie) ou le Chakkirako (Japon).  En 2010, la gastronomie a fait son entrée dans ce panthéon avec notamment la reconnaissance de la cuisine traditionnelle mexicaine fondée sur le maïs, les haricots et le piment chili ou l’art du pain d’épices nord croate, souvent façonné en forme de cœur et décoré d’images, petits miroirs ou messages nuptiaux.
Et aussi.. le  repas gastronomique français qui "met  l’accent sur le fait d’être bien ensemble, le plaisir du goût, l’harmonie entre l’être humain et les productions de la nature". l'UNESCO précise qu'il suit un rituel précis, "commence par un apéritif et se termine par un digestif, avec entre les deux au moins quatre plats, à savoir une entrée, du poisson et/ou de la viande avec des légumes, du fromage et un dessert". Diantre ! C'est le repas du dimanche chez Mémé qui a été classé..
En dernier lieu, l'UNESCO a distingué la diète méditerranéenne, composée "d’huile d’olive,  céréales, fruits et légumes frais ou séchés, une proportion limitée de poisson, produits laitiers et viande, et de nombreux condiments et épices, le tout accompagné de vin ou d’infusions"...  pour... la  Grèce, l'Italie, l'Espagne et le Maroc. La géographie méditerranéenne est bien étrange...


lundi 21 mars 2011

Le marketing de nos madeleines

Le marketing s’est bien rendu compte de l’intérêt de faire appel à notre nostalgie pour mieux nous vendre des produits. Il se penche donc sur le décryptage de nos petites madeleines de Proust car notre nostalgie se traduit souvent en aliments et arômes liés à notre enfance :  sucrés de préférence, moelleux fondants, croustillants et onctueux.  Une étude  récente montre que c’est le gâteau aux pommes fait par Mémé avec un peu de chocolat qui remporte la palme de la nostalgie. 
Quid de la résurgence des légumes oubliés ? On est aussi dans le champ de la nostalgie... Les cuisiniers se ré-approprient certaines saveurs, en offrant de nouvelles perspectives culinaires aux panais, topinambours ou encore aux salsifis, tombés en désuétude depuis plusieurs décennies. Ils sollicitent des sensations oubliées jusqu'alors, en combinant couleurs, formes, originalité et la nostalgie d'antan.
Et votre madeleine à vous, c’est quoi ?


dimanche 20 mars 2011

Les dangers de la vie du gastronome tropicalisé






Certains citeraient l’embonpoint, la goutte, l’excès de boisson voire le nez piqué de rouge. Mais le  gastronome tropicalisé doit affronter un risque d’une autre nature : la collision impromptue  avec une mangue.  Celles-ci se présentent en rideau proche du sol ou en cascade plus haut sur le manguier et sont toujours lourdes. Pour les distraits, les myopes, les amateurs de pique nique bucoliques, ça peut faire très mal. Et en plus vous êtes ridicule... Le gastronome tropicalisé peut toujours se venger de la mangue verte qui a tenté de l’assommer en la transformant en salade... ça marche aussi avec la papaye, moins vindicative pourtant.









Ingrédients : 1 mangue ou 1 papaye verte, 2 piments rouge hachés, 2 gousses d’ail hachées, 1 demi oignon haché, 2 cuillères à café de jus de citron vert, 2 de nuoc mam, 2 de sucre, 2 de cacahouètes grillées, sel, poivre

Préparation : râper la mangue/papaye, écraser les cacahouètes, mélanger tous les autres ingrédients ensemble, les ajouter à la papaye/mangue, saupoudrer la salade des cacahouètes, mettre au frais 1 h avant de servir.


Et pour la découpe de la papaye à la vietnamienne, il suffit de regarder l'odeur de la papaye verte.








vendredi 18 mars 2011

Le chou des Qing

Michelange affirmait qu’il voyait dans chaque bloc de pierre ses statues déjà sculptées et qu’il les libérait en les débarrassant de l’excès de pierre qui les entravait.

Si l’on pense aux pièces présentées au musée national de Taïpeï on  peut sans crainte avancer que les sculpteurs chinois voyaient dans la pierre...  les ingrédients d’un repas !  En effet les 2 chefs d’oeuvre du musée sont un chou en jade et un morceau de viande en jaspe de la dynastie Qing.


Pour ciseler le chou, le sculpteur a épousé les nuances de couleurs d’un morceau de jade, du blanc au vert foncé.
Pour modeler la viande, l'artiste  a sculpté un morceau de jaspe qui ressemble au final à un hamburger version antique.














Vous pouvez d'ailleurs en acheter des répliques en plastique dans toutes les boutiques de l’aéroport Chiang Kai Shek.


Les temps ont changé... Aujourd'hui les sculptures n’essaient plus de ressembler à des choux mais les choux essaient de ressembler à des sculptures. Parfois même les brocolis ressemblent à des sacs pour dames.

mercredi 16 mars 2011

Missing oil In Action





La ménagère Thaïe est au bord de la crise de nerfs, rapporte le Bangkok Post. Depuis des semaines, elle fait de longues heures de queue pour acheter sa bouteille d’huile de palme. Alors que la Thaïlande en est l’un des principaux producteurs, les sécheresses et inondations récentes ont entraîné de faibles récoltes. Une part importante de la production a également été dirigée vers l’industrie du bio-carburant, plus rentable que celle de l’huile de consommation alimentaire. Les raffineurs et distributeurs sont aussi accusés d’organiser la pénurie, aidés en cela par les politiciens qui la faciliteraient  en échange de fonds pour financer leur campagne lors des prochaines élections.
Alors, que faire ? changer de régime alimentaire et troquer le frit contre le bouilli et la vapeur suggère l’ancien premier ministre Chuan Leekpai. C’est meilleur pour la santé et si les Thaïs délaissaient de façon massive la friture, la fabrication des bio-carburants en profiterait. Hélas ! Cette proposition est cruellement raillée.. Jusqu’à quand la ménagère Thaï patientera pour son litre quotidien ? Nul ne le sait...






lundi 14 mars 2011

Fashion Cupcakes


Quand Colette se lance dans les cupcakes, voila ce que ça donne....

So chic, So fashion, So Colette....!

dimanche 13 mars 2011

Des cuisines des Maharajas à celles des Îles Samoa

Lcuisine des Maharajas est en perdition. Autrefois la compétition entre les maisons royales passait par les cuisines qui rivalisaient  d’originalité et d’exotisme. Les cuisiniers étaient envoyés en formation en Europe et à leur retour, ils pratiquaient une fusion food inventive pour surprendre leurs maîtres et préserver  leur  renommée. Mais voilà, tout se délite..  Arvind Singh Mewar, ancien Maharaja d’Udaipur le déplore: « nous n’avons pas oublié, nous avons abandonné !".  Alors aujourd’hui l’inspiration de la cuisine indienne passe peut-être par celle... des îles Samoa. Car il  n’a pas échappé au Times of India que le salon du livre de cuisine qui se termine à Paris ce week-end vient de distinguer le Samoan Robert Oliver  pour son ouvrage ’Me A Kai’ (‘Viens manger’ en tonguien). Le Times of India nous en livre même une recette, celle de la salade de potiron crû.
Ingrédients: potiron râpé, 3 tomates, 4 cuillères à café de jus de citron, 3 gousses d’ail hachées, 4 cuillères à café de noix de coco râpée (fraîche ou séchée), 1 demi oignon haché, 2 cuillères à café de coriandre haché, sel, poivre
Préparation: Verser le jus de citron sur le potiron râpé. Laisser mariner 7 minutes. Ajouter les autres ingrédients, remuer, placer au frais avant de servir



vendredi 11 mars 2011

Private Supper - Underground Restaurant, les nouvelles tendances du Fooding

Tout d’abord on ne parle plus de cuisine mais de fooding, c’est plus tendance. On entre ainsi de plein pied dans l’univers du marketing. Le concept de l'underground restaurant c’est le dîner chez un particulier. Mais alors, nous direz vous, quand je vais dîner chez ma grand-mère c’est un private supper aussi ? oui, sauf que votre grand mère a moins travaillé le côté marketing de l’expérience : vous vous inscrivez rarement par internet, vous savez avec qui vous dînez et vous connaissez son adresse. En plus, c'est elle qui vous glisse un billet à la fin du repas pour vos carambars. Rien de tel avec les 2 restaurants testés par les Underground Gastronomes.

Hidden Kitchen se définit comme un Private Supper Club. Originaire de Seattle, un couple de chefs installés à Paris reçoit toutes les fins de semaine chez lui. Hidden Kitchen est le  restaurant underground le mieux répertorié sur Paris, l’incontournable des blogs anglo-saxons. Leur site web est efficace et pro. Les Américains n’ont pas inventé le marketing par hasard. Sur les 16 convives présents lors du dîner, 80 % étaient anglo-saxons, touristes ou expatriés à Paris. Très franchement, 16 personnes dans un salon haussmanien, c’est trop, on est serré comme des harengs et on ne peut pas parler avec tout le monde. Le dîner était composé de 10 plats, on ne se souvient plus bien desquels, c’est dire si l’expérience culinaire est loin d’être exceptionnelle... et surtout les vins étaient mauvais.. trop jeunes, acides, vraiment pas bons.. Nos vis-à-vis : des New Yorkais parisophiles charmants;  un peu plus loin, un juriste australien ennuyeux  et  son épouse qui ne se remettait pas d’avoir enfanté un petit bout de viande appelé communément bébé. L’alchimie des convives n’est pas maîtrisable et c’est ce qui en fait aussi le charme. En bref, c’est 90 euros le repas, fort cher pour les papilles mais pas pour la leçon de marketing.

Fortes de cette première expérience nous nous sommes inscrites sur le site de Miss Lunch qui se pose en cuisinière plasticienne et prépare chez elle des déjeuners certains samedis et dimanches. Son site, Lunch in The Loft en version bilingue français/ anglais, est un peu fade et pas très attractif. Mais on trouve chez Miss Lunch une table joliment dressée, pour un maximum  de 9 personnes, avec des verres anciens qui sonnent cristal quand on trinque et l’argenterie et les assiettes qu’on aime voir sorties le dimanche; ambiance très cosmopolite puisque rassemblant des Autrichiens, des Vénézuéliens d’origine chinoise et une poignée de Londoniens en visite à Paris. On a pu parler avec tout le monde, notamment avec notre voisine qui organisait des croisières pour amateurs de musique classique, passionnée et passionnante. Et puis on se souvient du menu : feuilleté au roquefort en guise de mise en bouche, soupe potiron citronnelle avec beignet de crevettes, assiette de raie, coquille saint jacques et turbot avec une mayonnaise d’asperges, rôti de veau aux panais, le tout accompagné de vins bios bien choisis et très bons. Le service était assuré par un ancien convive, Alex, qui tient un blog sur les étrangers de Paris. Miss Lunch nous a rejoints en fin de repas et on s’est dit qu’elle avait du chic et ce soupçon de fantaisie qu’on aime bien. On a eu envie d’y amener nos amis étrangers en visite à Paris. C’est 50 euros le repas et on y reviendra volontiers.



dimanche 6 mars 2011

Indignation au royaume de la soupe : l’identité chinoise noyée dans l’aileron de requin

Cette semaine, pour la revue des popotes du web, le NY Times nous édifie. On se souvient en France des manifestations de soutien aux fromages pourris et qui puent. Un pays entier s’était alors levé contre l’abjection hygiéniste bruxelloise. Le foie gras aussi, malgré tous les assauts de Roger Moore, résiste.
De même, à San Francisco, la communauté chinoise entre en ébullition. L’heure est grave. Une loi, en passe d‘être votée, interdirait la consommation d’ailerons de requin.  Horreur , malheur !  une atteinte à l’identité culturelle chinoise.. Et d’aucun de comparer cette perspective au Chinese Exclusion Act de 1882, première loi restreignant l’émigration chinoise aux USA. En cause, la pratique cruelle et brutale qui dépouille les requins de leurs ailerons alors qu’ils sont encore vivants et n’ont ensuite d’autre issue que d’aller mourir au fond des mers. Dans une ville où le souci de l’environnement le dispute à la gourmandise, la controverse fait rage et trace une ligne de clivage entre la jeune génération plutôt favorable à l’interdiction et les plus vieux, arc-boutés sur la signification culturelle de leur héritage culinaire. Les dîners de famille sont chauds, tel celui relaté par Jennifer Cheung, 27 ans, designer industriel, qui a refusé de manger sa soupe et essayé en vain d’expliquer à son oncle, herboriste, l’importance de l’écosystème :  « Je viens d’une culture où la nourriture est très importante, mais le prix à payer pour un bol de soupe est trop élevé ». Le maire de San Francisco, Leland Lee, essaie de calmer le jeu : « La soupe d’ailerons de requins est dans notre culture depuis des millénaires. Il nous faut trouver un compromis entre l’environnement et la préservation de notre culture ».

samedi 5 mars 2011

Les ivresses de Drouot


Drouot on achète et on vend  de tout : tableaux, robes, livres, timbres, scalpels, pianos... On y trouve de l'art, des croûtes, des manies .. et aussi du vin. Des restaurants qui souhaitent se délester de leurs plus anciennes bouteilles, la succession  de l’oncle Alfred, des saisies, tout est proposé aux enchères. Les Chinois font flamber les prix des Bordeaux, les marchands de vin pistent les bonnes affaires et puis moi, parfois, je cherche des bouteilles  pour les boire de suite. Car quand on n’a pas de cave ou quand on est juste de passage quelques jours, on se lasse des cavistes qui n’offrent que des vins vieux de 2 ans ou hors de prix. La solution : aller à Drouot acheter une caisse.. Et puis l’ambiance de foire avec les commissaires priseurs qui jouent les camelots et chauffent la salle pour faire monter les enchères vaut son pesant de cacahouètes. On lève la main et hop on se retrouve avec des sous en moins mais du bonheur en plus. On peut aussi enchérir en ligne de sa véranda ou de son canapé sur Drouot Live.
J'y ai fait des affaires avec des  bouteilles à partir de 1 euro et aux alentours de 25-30 euros, on trouve des bouteilles vraiment très très bonnes. Récemment j’y ai acheté un Meursault 1998 à tomber.  Pour nos dîners de retrouvailles c’est important, n'est-il pas ?





jeudi 3 mars 2011

Les légumes, ça fait grossir !

Le Mali, pays de cocagne, qui l’eut cru ?  Et pourtant..
Ses haricots verts ont récemment fait se pâmer d’aise les amis parisiens, ses avocats empêchent à jamais de jeter le moindre regard sur les mornes ersatz qu’offrent les étals européens, ses mangues juste parsemées d’un filet de citron et d’un peu de gingembre râpé sont à se damner et bien sûr ses petites bananes sont à tomber... Tout pousse, la roquette, les tomates, les poivrons, le basilic, le thym et tout est divin.. Le paradis du gastronome en somme..
Sauf que je ne sais pas bien pour qui sont cultivées toutes ces merveilles car  les Maliens ne mangent pas de fruits et légumes... Ils se nourrissent principalement de mil et de riz accompagnés de sauces dans lesquelles on distingue vaguement quelques reliefs de tomates revenues et d'oignons noyés dans l'huile de palme. C'est souvent pas très bon et pas franchement équilibré. Et ce n'est pas affaire de prix. Les mangues, par exemple, on en trouve à foison dans les vergers mais elles sont pour les enfants et le passage à l'âge adulte en signifie l'abandon. Même Cécile qui cuisine fabuleusement bien et de façon très variée se limite à cette diète.
Récemment, elle est tombée malade. Diagnostic du médecin : manque de vitamines. Pas très surprenant avec un tel régime.. Elle est revenue un matin toute fière de la pharmacie, exhibant ses cachets de vitamine C. Vive la modernité ! En fille pragmatique, je lui ai recommandé de manger plutôt des fruits et légumes.
- 'Les légumes, c'est cher madame' a-t-elle rétorqué. Comme si les cachetons étaient bon marché !
- 'OK, Je prends en charge l'achat des légumes et des fruits et dorénavant le midi, je souhaite qu'Abraham, toi et le gardien vous en mangiez. C'est bon pour votre santé', ai je répliqué.
Une semaine plus tard, voyant que mes recommandations étaient suivies de peu d'effet, j'abordai à nouveau Cécile sur le sujet et lui demandai pourquoi les légumes et les fruits étaient toujours absents du déjeuner.
- 'Si tu paies les légumes maintenant pour nous, madame, comment on fera quand tu partiras du Mali ?' Quelle argumentation improbable que celle de la pérennité ! Du coup, de la recommandation, je passai à l'injonction en faisant d'Abraham le garant de son respect :
- 'Je vous ordonne de manger des légumes' me surpris-je à dire ! Où va se nicher l'autorité...
Depuis, plusieurs fois par semaine, ils consentent à machouiller de la salade et manger un peu de fruits en me faisant remarquer haut et fort qu'ils y mettent du leur mais je sens bien que le coeur n'y est pas. Pour preuve, cette remarque de Cécile hier.. Mâchonnant avec un air résigné une salade de fruits qu'elle avait préparée, elle lâcha :
- 'Abraham et Ousmane ont dit que j'avais grossi. Les légumes ça fait grossir !'

Alors pour éclater toutes les coutures de vos habits, je vous livre la recette du jus de mangues de Cécile. Elle n'en boit jamais, bien sûr ! La base, c'est la mangue et puis selon l'humeur et la disponibilité du marché elle y ajoute du tamarin, du zaban ou des oranges. et toujours du gingembre.. En ce moment, elle est d'humeur tamarin.. 
Les ingrédients sont donc : 2 mangues, un peu de tamarin et du gingembre
- pétrir les mangues pour les ramollir puis les couper
- verser  2 litres d'eau  dans une cuvette et y ajouter les mangues avec la peau et les noyaux. 
- malaxer la chair des mangues , puis enlever la peau et les noyaux de la cuvette
- mettre le mélange dans une casserole
- bien presser les noyaux et la peau pour récupérer le maximum de chair
- ajouter du gingembre râpé, un peu de tamarin avec son noyau 
- faire cuire à feu vif, jusqu'à ce que la couleur de la mousse devienne rouge
- enlever le tamarin et passer le jus dans une passoire


Un peu frais, avec de l'eau pétillante, ça l'fait !
 

mardi 1 mars 2011

Le Torokorobougou's band

Au début, c'est un peu compliqué à prononcer et puis on s'y fait... TO RO KO RO BOU GOU, il faut bien articuler pour se le mettre  en bouche.. A force, on retient le nom de ce quartier proche du fleuve Niger, à Bamako. 
Abraham est jardinier, Cécile cuisinière. Ce sont les pièces maîtresses du Torokorobougou's band..
La roquette, le thym, le basilic, les haricots verts, c'est Abraham qui les bichonne..
Le poisson en feuille de banane, le canard yassa, la confiture de mangue, le jus de gingembre, les croissants, les yaourts, le pain,..  c'est Cécile qui les mitonne.. elle est la reine, l'impératrice des fourneaux..
La mobylette chinoise, une Djakarta, essentielle pour aller acheter pamplemousses, avocats et autres poulets  de l'autre côté du fleuve.