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vendredi 6 février 2015

Fantaisie culinaire au Pôle Nord

En prenant un ticket pour Nadie quiere la nochele film d'ouverture de la Berlinale on pensait que la réalisatrice était chilienne et nous emmenait en Patagonie. En fait, Isabel Coixet est espagnole et a tourné en anglais  au pôle nord. Juliette Binoche alias Josephine part rejoindre son mari explorateur, parti planter le drapeau de l'Amérique au dit pôle.  Nous sommes à la fin du XIXème siècle et Joséphine semble tout droit sortie d'une publicité Louis Vuitton. De sa malle de voyage, elle sélectionne ses robes qu'elle promène ensuite dans la neige, coiffée d'une toque de fourrure.. Alors que tous sont vêtus de peaux de bête et de moufles, elle seule arbore des petits gants en cuir très seyants, des robes franchement inadaptées au climat et des oreilles même pas protégées. Par -50 °C est-ce bien raisonnable ? Elle arpente également la neige aidée d'une canne à pommeau d'argent, il faut en effet rester chic en toutes circonstances. 

Le film est un navet absolu, il faut bien le dire mais il aurait dû figurer dans la section culinaire de la Berlinale car c'est un grand moment de cinéma gastronomique.

Car Joséphine, s'inspirant sans doute de Meryl Streep dans Out of Africa, dîne dans son argenterie et boit du vin rouge dans des verres en cristal au son d'un phonographe qui distille la voix du Caruso dans le Manon Lescaut de Puccini... Tout ça dans la neige !

Joséphine n'est manifestement pas une aventurière des papilles, elle est peu ouverte à la découverte de nouveaux plats. Ainsi dédaigne-t-elle une pleine brassée de viande de phoque. "I wouldn't know what to do with that', argue-t-elle, d'un air dégoûté.. Elle essaie même de démontrer la supériorité des habitudes culinaires de la bonne société occidentale à travers un dîner offert à sa voisine inuite. Elle lui dicte ainsi l'usage de la fourchette et du couteau et lui fait tourner la tête avec un verre de vin. 

Au fur et à mesure du film, Joséphine doit quand même en rabattre un peu et finit par mastiquer du phoque crû en disant 'What would they think of that in Park Avenue ?'. Dans un moment particulièrement dramatique où franchement Joséphine perd un peu la tête, sa copine inuite, Alaka, mâche de la viande de chien crue et congelée avant de la lui introduire dans la bouche. Plus le film avance, plus la situation des 2 femmes devient désespérée. Il ne reste plus rien à manger. Vient alors le moment de faire bouillir de la peau de chien. Même là, affamée, Joséphine fait la moue. Le phonographe a depuis longtemps été emporté par la tempête..



When we bought the ticket for Nadie quiere la noche, the opening film of the Berlinale, we thought that the director was Chilean and that the film took place in Patagonia. Actually Isabel Coixet is Spanish and shot the film in the North Pole. Juliette Binoche interprets Josephine, we are at the end of the XIXth century, her husband is about to discover the North Pole and she travels to share this big achievement with him. The whole setting looks like an advertising campaign for Louis Vuitton. In her trunk, she stores dresses that do not exactly fit a rather cold climate, a fur hat that does not even protect her ears and thin fashion gloves whereas everyone else wears mittens. In all circumstances, she manages to remain chic, walking with her silver pommel stick.

Frankly speaking, the film is really bad but in the culinary section of the Berlinale, it would be a hit.

Josephine was probably very much inspired by Out of Africa where Meryl Streep and Robert Redford have dinner together in the bush, amidst silver cutlery, fine crystal glasses and dance to music played by a phonograph. In her case, Enrico Caruso sings Puccini's Manon Lescaut in the snow.

Josephine's taste buds do not seem to enjoy adventure, she is not really open to the discovery of new dishes. For instance she turns down a gift of seal meat, that was kindly offered to her, arguing "I wouldn't know what to do with that'. She even tries to prove the superiority of western eating customs and invites her Inuit neighbour to dinner and teaches her how to use a fork and a knife. She deliberately makes her tipsy with a glass of wine.

However, the more the story moves forward, the less Josephine can afford to be picky. At some point she must eat raw seal meat wondering 'What would they think of that in Park Avenue ?'. Then in a very dramatic moment, where she starts loosing her mind, her Inuit friend, Alaka, has to chew some raw frozen dog food before feeding her with it. When the 2 women are desperate about food, there 's nothing left to eat, they have no choice but to boil dog skin. Starving Josephine still pulls a face. The phonograph days are long gone with the storm.

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